Seven - Seven

Chronique :


Malgré un visuel plutôt sombre, c'est pourtant une perle scintillante que nous octroie Seven en 1997. Nous venant de Los Angeles, ce dernier nous livre un album éponyme, atypique aux influences spirituelles, presque mystiques, irradié de compositions tantôt chatoyantes, parfois nébuleuses. Ainsi signé sur "Roccaz Recordz", et supervisé par Steve Taylor, Criss Dubois alias Seven nous confie quelques réflexions sur ses productions propres, alternant les styles, encensées par une musicalité surprenante. En effet, bien qu'auto-réalisées, les compositions sont léchées avec soin, réunissant un grand nombre d'instruments live. Dans une liste non exhaustive, on retrouve un grand éventail de claviers où synthétiseur et moog s'unissent aux cordes sèches et électrisées des nombreuses guitares de Keith Sterling et Tim Pierce. Beaucoup de sirènes délicates et fragiles parsèment également chacune des réalisations adoucies par le sifflement des flûtes légères et fredonnantes. On assiste à un travail de production incroyable, empreint d'un caractère acoustique peu commun. Les morceaux sont travaillés à l'extrême, foncièrement riches en sonorités diverses où tout se chevauche avec une harmonie déconcertante. Les titres, pour la plupart, débutent en douceur avec une introduction instrumentale magnifiée par le jeu inspiré des cordes chatouillées avec délice. Claire, limpide, voir cristallines, les réalisations touchent et émeuvent sans mal. Certains morceaux (Sunshine, Candy Drop, Jewel, Seventh Heaven...etc...) sont de véritables joyaux où le caractère festif et ensoleillé s'éprend de mélancolie feutrée. Paradoxalement, le cocktail est détonnant. Ce sont des hymnes de candeur, portés par un talent indéniable. On se laisse envelopper par l'aura ouatée qui émane de ces titres, jusqu'à la dernière note, close dans un bouquet acoustique. Par ailleurs, une seconde atmosphère caractérise l'écoute, sombre et noircie par une existence en proie aux questions sempiternelles et éternelles, Seven se confesse ainsi sur des réalisations plus obscures, mais fortes d'une identité très prononcée. On oscille donc entre pistes véritablement G-Funk et ambiances plus rudes, néanmoins toujours très musicales, avec une inspiration instrumentale très ancrée. Ces deux antagonismes évidents se complètent cependant à merveille traduisant la profonde notion de dualisme de notre MC. Le bien et le mal s'affrontant, s'effleurant pour se fondre au firmament. Seven l'a compris, liant ces deux concepts, la musique comme ciment. Partagé entre ces deux rives, c'est au milieu de la tourmente, que Seven définit ses influences. Techniquement, le flow de notre compère est parmi les plus explosif. Accélérant soudainement, ses roulements de langues sont magiques, faisant de son élocution une véritable salve de vocables. Rapide lors des réalisations tranquilles, puis nonchalant sur les pistes tranchantes, cette contradiction prend tout son sens, soulignant rimes et productions. Enormément de refrains chantés subliment cette écoute. Dori, Moet, Thaie Ginn, Swann Diver, Kai & The Meters, Dub, Kaos, Stylez ou encore Jane Doe se succèdent pour des chœurs magnifiques et veloutés, accroissant encore la qualité, désormais très élevée. Les voix épousent les mélodies, accompagnant chaque vers avec finesse, berçant nos sens dans une symphonie de toute beauté.C'est un album élégant que nous gratifie Seven. Le côté acoustique est poussé à son paroxysme avec un travail de production d'ores et déjà classique. Découpées de façon très manichéenne, deux parties se distinguent, offrant la lumière et les ténèbres. Aussi bien textuellement que musicalement, ces deux fragments nous propose un album hors normes. Résolument G-Funk quoiqu'on en dise, l'unique album de Seven est à mes yeux un bijou et par conséquent un classique. A posséder impérativement, tout simplement.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponibilité : Un peu rare désormais.

Aucun commentaire: