Fat 4 Ever - Black Cocaine W/ No Shame

Chronique :


A Milwaukee alias Killwaukee, le soleil brille d'une lumière autre. L'astre, comme mourrant, éclaire les cieux d'une blancheur pâle et triste. Comme le souvenir d'une carte postale oubliée au fond d'un tiroir, le paysage aux couleurs passées disparaît dans une mélancolie presque brumeuse. Bien loin des palmiers aux teintes éclatantes, la cité du Wisconsin arbore toutefois une richesse musicale qui n'a pas à rougir face aux vertus californiennes. Après le tandem Top Prize, les affres de Tha D.R.E. et les aventures des voisins "Worthless Freedom", le collectif "Fat 4 Ever" déboule sur une mouture où G-Rap et G-Funk se côtoie en permanence. C'est donc sur "Fat 4 Ever Records" en 1995 que nos quatre artistes se démènent avec allure. Timothy R. "Black Beauty" Stotts (qui supervise le projet), Anthony L. "Cocaine" Fowler, Chris "No Shame" Toliver et Terry "T-Bone" Taylor se présentent donc auprès de leur grosse berline allemande au bord du fleuve, calme et sinistre. Totalement auto produite, la sortie est locale. Black Beauty, aidé de Broderick "Honeybone" Hanyard aux claviers, nous administre des réalisations affinées. On alterne entre compositions calmes bercées par les vents d'une G-Funk subtile avec des réalisations plus dures, très représentatives des aspirations et du climat qui règne en ce Midwest froid et esseulé. Question instrument, c'est un travail de qualité qui nous est proposée. Basse et moog, accompagnent toujours les nombreuses nappes qui se perdent sur chacune des productions. Les riffs tranquilles à la guitare viennent même nous surprendre au milieu des douces notes de piano qui sonnent avec légèreté. L'album se partage donc entre deux courants bien distincts mais qui se fondent avec justesse sur l'ensemble de l'écoute. Le premier registre donc, se veut plus sombre avec des morceaux aux volontés plus noires. "Keep My Name Out Yo Mouth" illustre à merveille pareille volonté. Les sirènes stridentes, reflets des aspérités rugueuses d'une existence brute et désenchantée, transpirent au sein d'un morceau qui percute avec efficacité. "The M Town", "Str8 P No Mix" aux influences Jazz mélancolique, ou encore "Late Night Hype" suivent également cette direction, avec une musicalité toujours pertinente. Pour la deuxième mouvance qui agite un album déjà excellent, on bascule dans une atmosphère noyée par les flots G-Funk torrentiels. Délicatesse et grâce se frôlent au son des sifflets qui chantent en permanence sans ne jamais cesser. Acoustiques, intenses et harmonieuses, les mélodies se hissent au firmament d'une musique forte et délicieuse. Ainsi, on ne compte plus les hymnes qui s'enchaînent sur tout l'album. "95 Show", "Excercising My P Thang", "Pay It, You Won't Owe It" ou encore "Release From Incarceration" marquent nos esprits, de par leur grande valeur. L'album coule donc tout seul avec une structure intelligente, où les pistes calmes viennent alléger les plus rudes, et ce dans un schéma homogène et étudié. Nos trois MCs nous gratifient de flows pimpalistiques comme on les aime. Les phases sont pratiquement infinies. Ralentissements, accélérations, élasticité labiale et articulations gutturales, tout y est pour nous ravir au meilleur. Les couplets sont donc variés, et chaque artiste propose une véritable identité dans ses vers affûtés par des rimes tranchantes et acérées. Endo & J-Dog, en rares invités, s'arment de strophes exercées et constituent donc la seule collaboration de l'opus. Toutefois, énormément de refrains viennent également colorer la majorité des prestations. T-Bone, membre à part entière du collectif, se charge donc de l'ensemble des parties chantées. Son timbre puissant, encense et égaye littéralement l'écoute, conférant à l'album un cachet supplémentaire et une étiquette G-Funk, dés lors manifeste.En définitive, Milwaukee nous offre, une fois n'est pas coutume, un petit bijou répondant au joli nom de "Fat 4 Ever". Nos quatre protagonistes nous octroient en effet, un superbe album, où le caractère G-Rap caresse les courbes d'une G-Funk, toujours envoûtante. Définitivement un classique. Rimes et compositions résonnent avec délice pour un album, une fois encore, indispensable.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponibilité : Sortie très rare de Milwaukee.

J.R. Boss - Pimp'alishus

Chronique :


A ma connaissance et sauf erreur de ma part, le Dakota du sud demeure une scène inexplorée, vierge de nos investigations éclairées, pourtant nombreuses. Tout état à son mot à dire pourtant, et propose une approche différente, dictée par des climats, des coutumes qui diffèrent selon les latitudes et les longitudes. Les lumières se tournent alors en sa direction, révélant alors un artiste inédit sur un album ardent. C'est donc en 1996 à Sioux Falls, en plein South Dakota que J.R. Boss se propulse à nos tympans. L'album est atypique, nous y reviendrons plus tard. Troy Thomas, AJ Sumpter et Jaee Logan en sont les producteurs exécutifs. L'album est pour ainsi dire autoproduit. Signé sur "Half & Half Productions", Jaee Logan en assure l'entière réalisation. Neuf titres composent donc cet opus. Aucun déchet n'est à essuyer, et c'est dans une ambiance foncièrement playalistique que J.R. Boss nous livre impressions et ressentis. La particularité de l'album se place directement sous une étoile liée au P-Funk. En effet, comment ne pas faire le rapprochement avec les nappes usitées par le "Parliament" en son temps ? On assiste à une réelle similitude dans l'utilisation des claviers et des rythmes employés. Les accords au moog vrombissent avec éclat alors que la basse rebondit de toutes ses cordes. Hormis la sixième piste "Rumaz'" qui rejoue (efficacement) le standard de Michael Marchall pour Timex Social Club, les compositions présentées s'avèrent originales. Pourtant, les mélodies, si justes et affinées, nous seraient presque familières. Véritable rencontre du Funk et du G-Rap, on se laisse bercer par les instruments qui s'accordent au gré des titres qui se suivent. Jaee Logan, seul aux claviers et à la guitare prouve son grand talent, en s'investissant de toute sa griffe pour des réalisations convaincantes. Certains titres sont d'ores et déjà classique, aux lueurs G-Funk. "Flow", et son piano changeant soutient le flow pimpalistique de J.R. Boss. Dans une atmosphère baignée d'un groove dynamique et acoustique, la musique se développe avec brio. "Zone" également, s'impose comme un hymne fort. Les sirènes sifflent au rythme des frasques appuyées au moog grave et sévère. "Home Alone", plus Funk que jamais en reprend tous les ingrédients, avec un mimétisme intelligent. Homogène et naturelle, l'écoute se fait avec facilité et pour un plaisir sonore intense. J.R. Boss nous délivre un phrasé très performant. L'articulation est limpide et les accélérations sont là pour nous surprendre. Exercices et autres phases se mélangent donc avec adresse pour une diction habile. Aucune collaboration ne vient égayer la dizaine de titres proposés, mais J.R. se suffit à lui-même, remplissant avec aisance les nombreux couplets. Une multitude de refrains et autres chants vient encenser ce constat édifiant. Ainsi, Jaee Logan (décidément présent sur tous les fronts), Majal Logan, J-Loona-Tik et Donavee Chapell s'accaparent chaque chœur qui résonne. Leurs voix exercées, encensent et accroissent ainsi un travail et un savoir faire, qualitativement indéniable. Sorti de nulle part comme seul le G-Rap sait le faire, J.R. Boss nous fait une arrivée, tardive, mais fracassante. Son unique album (il semblerait ??), avec une identité singulière, s'inscrit déjà comme une valeur sûre, voire incontournable. Musicalement sans faille, court mais finalement correct, cette une mouture très satisfaisante qui plaira aux grand inconditionnels que nous sommes. A la croisée des genres, empruntant au Funk et teinté de G-Funk, c'est finalement au sein d'un G-Rap toujours plus étonnant, que J.R. Boss nous gratifie ici de ce très bon chapitre.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponibilité : Ultra rare.

C-Ordell - Under Investigation

Chronique :


A San Antonio, plongée dans un Texas brûlant à travers les âges, la musique demeure et nous revient, comme un joyeux souvenir. On se rappelle d'une époque où les instruments chantaient, portés par des rythmiques toujours plus fortes. Le torse fièrement bombé, de grands bras aux couleurs ébène nous invitent avec chaleur. Un crâne rasé, est caché dans l'ombre. Derrière, les tissus chutent et une bâche froissée brille avec éclat. Pareille esthétique nous laisserait penser à l'un de ces ballets contemporains, pourtant C-Ordell nous arrive en 1995 sur son unique album, d'ores et déjà classique au panthéon du G-Rap. Terme quelque peu galvaudé par les temps qui courent, mais force est de constater que la mouture, dont nous administre l'intéressé, est de grande qualité. C'est donc sous l'égide de Clyde "Sugarbear" Williams III que C-Ordell signe sur "BLVD Records". Enregistré au "Sugar Jar Studio", la réalisation se soumet aux quatre compositeurs qui en animent les pistes avec brio. En effet, Mickael Parker, Finnesse 1, Ricé et Sugarbear se partagent le gâteau des onze plages qui se suivent. Bien que l'album semble court de prime abord, l'écoute quant à elle se révèle incroyablement dense. Dans une atmosphère baignée par le parfum des instruments véritables, se développe une identité unique, riche et acoustique. La basse est omniprésente, fidèle et constante aux mélodies qui éclaboussent nos tympans impartiaux. Rebondissante, grave, appuyée ou en retrait, les accords nous surprennent, cadencés par les rimes affûtées de l'artiste. Bien d'autres acteurs l'accompagnent et c'est ainsi que les nappes aux claviers s'ajoutent avec subtilité. Sirènes parfois stridentes lorsque le climat oppressant le demande, où chantantes lors des morceaux festifs, elles se mélangent avec harmonie et encensent des compositions d'une finesse rare. Le piano s'unit à l'orgue et le moog gronde. Un accent tout particulier a été mis sur les percussions, qui à chaque titre, diffèrent et offre ainsi une diversité inédite. Daryl Suratt, à la guitare, parcourt les longues cordes de son instrument en y explorant chacune des gammes. Véritable orchestre, chaque ingrédient s'adjoint à son voisin, pour un résultat édifiant. Les réalisations s'inscrivent dans un registre que l'on pourrait qualifier de progressiste. En effet, les nappes se superposent au fur et à mesure que le morceau s'écoule avec douceur. De multiples agréments viennent enrichir chaque piste, et on s'étonne de pareille structure. Difficile de cantonner l'ambiance qui émane de cet opus. Aux inspirations placées sous le grand astre du Funk, C-Ordell en visite aussi les ramifications. Le Blues mais aussi la Soul et le Jazz sont donc empruntés. Et c'est dans ce torrent d'influences, que la musique s'élève et nous charme de ses grâces les plus douces. Nul besoin de citer tel ou tel morceau tant la qualité se fait continu sur l'ensemble de l'album. C-Ordell s'avance avec un flow particulier. Nasillarde et pourtant imparfaite, la teinte qui s'en dégage épouse à merveille les productions délivrées par le quatuor inspiré. Et c'est donc avec plaisir, que verbes et mélodies s'entendent à la perfection. De nombreux refrains constellent la globalité de l'écoute. Hormis quelques rares pistes plus obscures, on se plaît à apprécier les timbres adoucies des vocalistes Denise James, Ricé, Adrian Myers ou encore The Next Level. Niveau collaboration, Lil'Sin est le seul à venir supporter C-Ordell. Plus qu'un soutien, il en hérite même d'une plage entière. C'est en quelque sorte une introduction, quand on sait que Lil'Sin sortira son album deux ans plus tard, sur le même label.Nous conclurons en affirmant que ce présent album est un petit bijou. Le climat qui s'en dégage est personnel. Les compositions, belles et envoûtantes, subliment une mouture aux reflets nacrés. Mélancolique, où une certaine noirceur noyée de tristesse transpire, la musicalité n'a pourtant été lésée. Définitivement classique, la scène du Texas recèle de maints trésors où les perles ne cessent de s'amonceler.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponibilité : Plutôt rare.

Feel The Heat Compilation

Chronique :


Imaginez des cieux orange où deux soleils immenses luisent doucement. Quelques nuages mauves aux accents pourpres glissent sur cette voûte sans étoiles. On aperçoit le mirage d'une cité qui se dessine. Au loin, la cime des immeubles caresse l'horizon qui semble brûler. Le vent souffle calmement et balaie le sable, laissant de plates et fines vagues sur les dunes qui s'éparpillent. A Phoenix, au cœur du désert, la chaleur insuffle les cœurs. Et c'est dans cette nuit naissante, au crépuscule, que l'astre inspire nos artistes. En 1998, l'Arizona est au sommet. Des artistes tels que Vontel, Mr. Iroc, Bookie, NBK, Scoota Thomas, Oppazet ou encore THC, en sont les instigateurs les plus actifs. Pourtant, l'état se pose en véritable vivier, grouillant de jeunes talents, où les trésors dorment encore. C'est dans cette optique, que le label "Time Is Money Entertainment" décide de réunir une kyrielle d'artiste, placée sous un caractère bouillant, sulfureux et chantant au studios "Porcupine", "Third Eye" et "Salt Mine". En effet, sous forme de compilation, l'opus recense donc rappeurs et chanteurs dans un mélange où se côtoient G-Funk et RnB. Visuellement, le travail est très simple, presque repoussant de simplicité. Mais pour une sortie locale, tout est pardonné, car le contenu surpasse évidemment le contenant. Eventail du panel et paysage que propose l'Arizona, le nombre des artistes égalent celui des producteurs. Ainsi, RK Jackson, Felipe “Wax” Delgado, Ant. Jiles, Shepdog, Rock, Funk Daddy, M. Willis, S. Harris, W. Terry, S. Thorton, Glen Harmon et John Martin se partagent la réalisation. La liste des protagonistes est toute aussi longue, et l'on retrouve ainsi D.Gant, X-Cel, ASAP, Mayhemm, Shepdog, Trevon, Helen B, PAT, Malika, Mileon', Crooked Path, Steve Harris, SLF, Lil Gemini, C. Newman et enfin John Mykal. Dés les premières notes, on comprend la richesse que les productions s'apprêtent à nous offrir. Les instruments surviennent en quantité. Ainsi, guitare, divers claviers, piano, orgue, percussions et bien d'autres construisent la quinzaine de pistes qui composent l'album. On alterne entre morceaux exclusivement chantés (Fort heureusement, les ballades guimauve, mièvre au possibles, sont exclues de l'opus pour notre plus grande satisfaction), et titres foncièrement G-Funk. Bien entendu, les sirènes répondent aux plaintes mélodieuses des sifflets qui parsèment l'écoute. Malgré la diversité des compositeurs qui enrichissent cette mouture, on demeure dans une atmosphère homogène, doublée d'une identité propre et bien définie. Ainsi, aucun déchet notable ne vient pourrir les fruits juteux du panier. "Watchin U" au contraire explose comme une célébration à l'Arizona, intégrant parties chantées et rimes acérées, dans un climat ensoleillé de pure G-Funk assourdissante. Les épaules remuantes, la tête se met à bouger toute seule, au rythme du beat qui claque avec force. Bien sûr, les morceaux phares ne manquent pas. Que ce soit au talkbox avec "Suede We Love You" ou encore "Baby Come Over" et "War Zone", les tubes s'enchaînent sans répit, nous proposant des ambiances différentes encore et encore. A phoenix, on maîtrise le verbe. C'est pourquoi, chaque artiste manipule la rime avec précision, talent et inspiration. Strophes, phases, ralentissements et accélérations se combinent donc avec adresse. Quant aux refrains, chœurs et divers chants, ils se révèlent juste somptueux, aux voix tantôt légères, tantôt fortes mais à chaque fois harmonieuses.L'Arizona est une scène que j'apparente à la Californie du sud. Elle y retrace les mêmes courbes, en y empruntant ses références et ses motivations, à savoir une musicalité toujours poussée et un caractère acoustique très fort. Toutefois, elle a su y développer une atmosphère aux arômes propres et personnels. C'est donc un album, qui non content de nous représenter une scène aux charmes indéniables, affiche une qualité surprenante. Les amateurs de G-Funk apprécieront.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponbilité : Assez rare.

Concrete Jungle - Get Paid

Chronique :


C'est dans une jungle urbaine et californienne, rythmée par les cadences effrénées des pneus qui crissent et des sirènes qui retentissent, que le duo "Concrete Jungle" nous arrive en 1999 sur leur premier EP. Signé sur "Zoolu Entertainment" et distribué par "Pacific Records", le moins que l'on puisse dire est que l'album est court. Très court même, puisque seulement trois titres, ainsi que leurs versions instrumentales respectives, nous sont proposés. Qu'a cela ne tienne, la qualité répond à l'appel avec beaucoup d'éloquence. Trois titres certes, mais trois perles aux accents G-Funk appuyés. En effet, fort d'un caractère acoustique pertinent, les rares morceaux qui composent cette brève mouture, parviennent néanmoins à nous charmer dés les premiers instants. Très peu de renseignements et autres informations au sein d'un livret presque ridicule. Visuellement, l'aspect artistique pourrait rebuter, pourtant, comme souvent, la musique qui se cache au coeur de cette curiosité, rayonne avec éclat. Dans une atmosphère très ensoleillée qui dessine avec justesse les travers et autres mœurs d'un Los Angeles cuisant. C'est donc avec un plaisir non feint que l'on retrouve un visage instrumental varié et dépeint par nombre d'acteurs. Maints claviers construisent la production, épaulés par les grondements du moog, lourd et épais. Cordes en tous genre se posent en vedette. La basse accompagne les riffs des guitares animées par les multiples percussions qui tambourinent.La première piste "Jungle Funk" impose un ton dur, qui percute avec violence. Moog et tempo résonnent aux échos des chœurs qui s'élèvent au dessus des rimes, distillées avec brio. Un titre résolument californien, dans son schéma classique, mais efficace. Première bombe, le morceau explose, et les basses crachent une mélodie épaisse aux traits féroces comme un fauve excité. "Keyed", prend le contre-pied de la première plage et nous délivre une piste calme et adoucie par une harmonie délicate. Bien sûr, le titre emprunte à Roy Ayers un tube qui ne quitte nos mémoires. Toutefois, bien qu'usé et abusé, Concrete Jungle nous surprend par une version grandement enrichie. Tout y est. Sirènes et sifflets épars se succèdent alors que les chants subtils se superposent avec douceur. Force est de constater que la réalisation est de haut vol. Véritable joyau G-Funk qui s'attarde à n'en plus finir, c'est encore tout étourdi que la dernière piste commence. "Gotta Get Paid", toujours aussi musical, répond et clos avec fierté ce joli parcours. Toujours aussi G-Funk, on écoute avec joie les instruments s'unir aux voix savoureuses qui habillent ce troisième morceau. En définitive, trois titres de très grande qualité viennent s'offrir à nos oreilles avec beaucoup d'allure. Ensuite, pour prolonger une durée presque cruelle, les versions instrumentales s'ajoutent alors. Et à l'écoute presque analytique des plages qui défilent, impossible de ne pas encenser pareilles compositions. Saluons aussi les flows également, qui suivent avec perfection les réalisations exposées. Nos deux MCs se relaient avec talent et nous avance un jeu de rimes et autres phases, de très bonne facture.Dans la forêt immense qui recouvre un paysage et une scène musicale toujours plus dense, et malgré la concision de leurs efforts, les "Concrete Jungle" auront su apposer à l'édifice une pierre, que l'on pourrait croire précieuse. A juste titre d'ailleurs, car la musicalité qui s'en dégage est de qualité. Encore une fois, un très bon opus, pour tout amateur de G-Funk. On aurait aimé davantage de branches sur l'arbre, car trop vite épluché, sa durée est son seul défaut.

~ Sharingan Masta ~

Note : 16,5/20
Disponibilité : Rare.