Prime Flo - From The Ground Up

Chronique :

C'est à l'orée du troisième millénaire, que Prime Flo nous propose son premier album. C'est à Houston, au cœur du Texas, qu'Anthony Jackson s'avance sur la scène éclairée des milles feux clignotants, joyaux brillants dans la nuit scintillante. Sa silhouette majestueuse, trônant au milieu des bâtiments étincelants, la quincaille reluisante, Prime Flo se livre ainsi sur le label "Atch Records", sous l'aile du mécène Charles Atchison. Bien que la sortie soit tardive, on assiste à un produit de qualité, empreint d'un caractère acoustique évident. La production est entièrement réalisée par Rodney "EX" Gardner, et bien que le travail soit local, la qualité est quand à elle bien présente. En effet, on retrouve un grand nombre d'instruments authentiques. Parmi eux, on peut entendre les nappes de quelque clavier accompagner les gammes délicates plaquées au piano. Une multitude de riffs doux et rythmés parsèment chacune des réalisations, et bien que l'album ait vu le jour en cette année 2000, on pourrait aisément se croire trois années auparavant. Peu de sonorités électroniques, l'accent est mis sur chaque instrument, où l'harmonie se veut éloquente, précieuse et convaincante. Très inspirées du Funk, les inspirations de notre compositeur parviennent à retranscrire une véritable identité au fil des réalisations. On alterne entre morceaux résolument Mobb (Can't Hold Me Down), pour des titres plus tranquilles (Mission To Shine). Le moog est fréquemment employé, plus ou moins gras dans son utilisation. On perçoit même quelques sirènes et autres sifflets s'emmêler autour du jeu inspiré des cordes grattées. En effet, quelques pistes sont réellement acoustiques. Je pense notamment au titre "Born Dead" où la guitare sèche encense une réalisation affirmée et foncièrement mélodieuse. Les plages se succèdent dans un même esprit, et malgré que certaines tracks se révèlent moins percutantes, l'ensemble s'avère plutôt cohérent, respectant l'esprit global voulu par le producteur. Jamais bruyants, l'écoute se fait aisément, découlant naturellement. Le flow de Prime est assez dur, au ton grave, caractère de la diction texane. Ses phases, ne sont pas sans rappeler celles de ses confrères ESG, Lil Keke ou encore Fat Pat. Chaque fin de phrases est exagérément articulée, faisant de son jeu de rime, un complet efficace et pertinent. On note aussi quelques refrains agréables. C'est ainsi que Venisa Chozen, Tiffany Taylor, Latreece Bush ou encore Lolita Casro se soutiennent afin d'unir leurs voix adoucies pour des chœurs gracieux. On retrouve également quelques apparitions de la scène locale, où CB, Mr Black, C-Dark ou bien D-Lo se relaient, appuyant les vers tranchants de notre ami Prime Flo.Pour conclure, ce "From The Ground Up" est un bon album. Ce n'est pas un choc émotionnel, ni un futur classique, mais comparativement à l'année de sortie, il faut reconnaître que le travail démontré est à la hauteur de nos espérances. Certains titres apparaissent très bons, et l'ensemble est, ma foi, fort sympathique. Prime Flo nous gratifie donc d'un album de bonne facture, qui ne s'écoutera pas chaque matin au lever du soleil, mais qui constituera une bonne alternative de temps à autre. Assurément, à découvrir.

~ Sharingan Masta ~

Note : 16/20

Disponibilité : Se trouve facilement.