Major Weight Media - Music Speaks Louder
L'aiguille spatiale (Space Needle) pointant vers l'empyrée azuré, la ville de Seattle se dévoile. Davantage illustrée par le courant grunge qui émergea au début des années 90, la ville émeraude, déposée aux portes de l'Alaska, présente une scène underground qui requiert toute notre attention. C'est ainsi qu'en 1997 le collectif Major Weight Media, essentiellement composé de Kriz et de Big D, nous administre un premier album sous forme de EP, court mais extrêmement intense. Sur le label monté pour l'occasion "Dank Dream Publishing", Kriz prend les choses en main. En effet, auteur, interprète et producteur du projet, notre intéressé, ubiquiste, se révèle diablement motivé. C'est par conséquent sur six plages, que ses idées mises en scène lors de productions habilement concoctées, sauront nous ravir pleinement.La réalisation est donc intégralement distillée par Kriz. La conception est adroitement étudiée et chacun se voit allouer un poste qu'il tient à merveille. Lorsque Kriz supervise et se charge des claviers, son acolyte Curtis Seals tourmente les cordes de sa basse escortant la mélodie avec talent. Les percussions de DJ Tre' et Tony Templin, inspirées de maintes tendances, marquettent chacun des morceau comme les balises d'un sentier tout tracé. Harold Spiva quand à lui, se joint à l'orchestre, faisant pleurer sa guitare lors de riffs gémissants. La recherche acoustique est donc évidente et on observe une sincère alchimie entre chaque partisan de cette quête harmonique. L'aura qui émane de cette écoute est sublime et unique en son genre. Rarement on assiste à pareille démonstration. Oscillant entre ambiances tranquilles et mélancoliques, on se laisse emmener au fil du rythme léger et onirique. Les instruments s'associent aux effets maîtrisés des synthétiseurs envoûtants. On est littéralement absorbé par le halo qui englobe chacune des compositions, authentiques mélopées. Sur six morceaux minutieusement choisis, Kriz épanchent ses sentiments lors de textes réfléchis épaulé de son ami Big D. Tout concorde parfaitement et respecte la volonté musicale comme lyrique. Les chœurs ne sont pas en reste non plus et James Little que l'on recense sur la majorité des titres présents, ajuste sa voix brisée et apaisante, accroissant dés lors la valeur et le plaisir de l'audition. Quelques chants féminins mouchetant les réalisations avec parcimonie sont aussi à relever et à apprécier. Concernant l'élocution atypique de Kriz, elle s'adapte parfaitement à l'humeur générale qui transpire à nos oreilles, et ses rimes articulées font l'objet de nombreuses phases. Big D est également performant, classique et efficace.Pour conclure, il est des albums incroyables sortant du lot et marginaux, apparaissant comme de véritables curiosités au sein d'une masse qui parfois se complait à la répétition. Et c'est donc dans ce sens que Kriz travailla avec acharnement. Le produit résultant est juste merveilleux et fait figure de classique ultime. Avec un esprit singulier, on ne peut vraiment parler de G-Funk au sens que nous lui connaissons. Toutefois, c'est avec une même valeur musicale que l'album atteint les cimes vertigineuses. Music Speaks Louder Than Words...
~ Sharingan Masta ~
Note : 17,5/20
Disponibilité : Sortie locale ultra rare.
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