I.F.A. - Rollin' (Maxi CD Single)

Chronique :

C'est en en 1995 que l'International Family Affair explose en direct de Stockton. Récemment érigé au panthéon des incroyables classiques G-Funk en 1997 avec leur seul album recensé à ce jour, c'est pourtant deux années auparavant que I.F.A se lance dans le bain, surfant sur une vague funky portée par un vent de folie. Longtemps seul avant goût des capacités créatives et vocales de nos compères, ce premier single s'inscrit indéniablement parmi ces titres choquants, marquant les esprits, faisant figure de légende qu'on se plaît à ressortir lorsqu'un éventuel rayon de soleil daigne pointer son aura. C'est donc produit par Derrick Shaw & Peter Stanley que la Famille enregistre ce premier morceau signé sur leur label "Gee's Records" qui évoluera par la suite en "Rollin Records", financé par la firme "Capitol Records". C'est donc de façon très surprenante que la distribution se voulait importante. Paradoxalement, et pour des raisons qui nous échappent encore, la carrière musicale du groupe sera très nébuleuse, dans un anonymat des plus obscurs et complets. Par ailleurs, suite à ce premier titre, l'album bel et bien prévu devait s'intituler "Nuthin' But Family". C'est donc baignée de mystères, que l'histoire de nos jeunes artistes commence. Cela étant, et fort heureusement, ces quelques soucis n'entacheront en rien le talent naissant de ces virtuoses buccales.Une seule réalisation ressort donc sur ce premier single. Intitulée "Rollin", le ton est immédiatement donné. La musique sera joyeuse sous un climat torride, dans une humeur festive et heureuse. Reprenant le célèbre standard Soul de Teddy Pendergrass "Come Go With Me", conservant la même ligne principale on est témoin d'une déclinaison pertinente et fortement inspirée. En effet, la réalisation, axée sur un groove décapant, est relativement incroyable. Les sirènes stridulantes s'élèvent au milieu des chants veloutés de la Famille. Montant dans les graves, et disparaissant dans les aigus abyssales, les sifflets accompagnent les phrases calées sur un rythme assuré. Se relayant avec entrain, articulant avec force, nos MCs motivés se succèdent dans une harmonie sans pareille, dans une tourmente d'instruments chantants. Avec un flow plus rude en comparaison de l'album qui en découlera, les phases chantées sont quand à elle toujours aussi mélodieuses. C'est donc une production de haut rang qui nous est donnée de constater. Deux remix sont à ajouter, cependant à oublier. Effectivement, on tend vers des versions orientées Hip-Hop New Yorkais que je décommande vivement. L'ambiance jusqu'alors enjouée, presque dansante, devient ennuyeuse et s'attriste considérablement. Dommage et cela noircit quelque peu le tableau final. Mais on se rattrape sur la version instrumentale qui abandonne la mélodie de Teddy Pendergrass mettant l'accent sur la partie musicale avec un effort acoustique très appréciable. De ce fait, les riffs de guitare, plus appuyés, résonnent avec intensité lorsque les chœurs retentissent au milieu des sifflets grinçants.En conclusion, on peut donc aisément affirmer que le premier morceau de I.F.A. est définitivement G-Funk par bien des aspects. Signe annonciateur de ce qu'il allait suivre par le futur, la musique qui en découle est à classer parmi les classiques. Faites de soleil, se reflétant dans les jantes chromées d'une Californie inspirée, on se plait à écouter pareille production, désormais si rare de nos jours maussades.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20

Disponibilité : Relativement rare et assez recherché.