Eastside - The Battlefield
Enclavée entre Forth Worth et Dallas au centre du Texas, l'agglomération de Arlington accueille aujourd'hui un duo étonnant, porteur d'une musique surprenante de par sa qualité et son originalité. Teintée de G-Funk et empreinte d'une identité pour le moins singulière, c'est enrichi d'une atmosphère décalée que se présente aujourd'hui Eastside pour un album rare, véritable joyau, qui restera désormais dans nos mémoires. The D.O.K et L.O. Da'G arrivent donc en 1998 sous l'aile protectrice du mécène Kevin "Pup" Smith pour le label "Puppy Dog Unlimited Records", et distribué par "Midwest Records". Les réalisations sont orchestrées par Z-Note pour "Yin Yang Productions" et enregistré au "Dog House Studios".La conception de l'album se fait sous un calme apaisant, portée par un vent délicat et chatoyant. La finesse est ici prise en modèle et la confection de chaque piste est un véritable chef d'œuvre comme il en existe peu. Tout est si raffiné qu'on se surprend à fermer les yeux, bercé par des productions d'une élégance précieuse. Même si les ressources employées pour atteindre un tel résultat semblent plutôt ordinaires dans l'énumération classique des instruments utilisés, le savoir-faire démontré, placé pour le signe d'une mélodie tranquille, parvient à nous convaincre dés les premières notes. On retrouve donc sans surprises les nombreux acteurs qui savent si bien nous séduire. Ainsi, moog, basse, guitare, piano et autres claviers justement usités, s'associent dans une même optique harmonieuse. Tout s'enchevêtre et s'entrelace avec soin et adresse. Le jeu des percussions est habilement balancé et vient ponctuer avec éclat des compositions pertinentes. Les sirènes en demi-teintes soulignent des sifflets efficaces et chantants. On est enveloppé d'une atmosphère sereine et paisible et c'est sur treize morceaux, qu'on parcourt un voyage relaxant, rythmé par une cadence modérée. Les thèmes musicaux abordés sont relativement éclectiques. Les humeurs festives et soutenues s'ensuivent de morceaux plus lents et nonchalants. L'écoute est d'une continuité rigoureuse et chaque piste respecte l'esprit général de l'album. Fortement inspiré du Funk (Notamment avec la sempiternelle reprise du "Funkin' For Jamaica" de Tom Browne, toutefois rejouée intégralement dans une version magnifique), les influences s'apparentent également au Jazz. C'est pourquoi, on peut entendre le balai léger caresser les caisses claires avec délice. Multiples et fréquents refrains ajoutent à cette ambiance chargée de candeur. De ce fait, Chyné, Sha et Lucy adoucissent le parfum déjà subtil des nombreuses réalisations. Leurs complaintes fragiles épousent à merveille le caractère recherché. Et c'est au milieu des quelques notes de piano clairsemées comme une averse succincte, que les choeurs sensuels se disséminent gracieusement. Le flow de nos nos artistes est assez classique mais constitué d'un jeu de phases à remarquer. Complémentaires dans la rime comme dans le verbe, on assiste à des couplets propres et limpides. Quelques contributions à noter et outre la présence de Dragon Fly et KO, on constate la collaboration de Tenanikin sur deux pistes, assez sombres toutefois. Tenanikin, plus connue des rangs dangereux du célébrissime label "Death Row", sous le patronyme "Tha Realest", applique donc son timbre éraillé lors de vers nettement prononcés.Au final, le champ sur lequel livre bataille le tandem "Eastside", ne sonne en aucun cas brutalement. Témoins de beaucoup de talent, c'est avec plaisir qu'on aperçoit ces deux interprètes s'élever au firmament d'une musique qui ne cesse de nous émouvoir. Fluide et riche dans l'élaboration, cet album, récemment découvert, n'en est pas moins un classique et c'est entre deux solos de guitare, sublimés par un piano épuré, qu'il surgit et retentit.
~ Sharingan Masta ~
Note : 17,5/20
Disponibilité : Ultra rare.
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