Gary T - Louisville's Most Wanted
Originaire de San Diego, mais nous venant de Louisville dans le Kentucky au frontières des terres de l'Indiana, Gary T nous propose en 1999 son premier album, aux saveurs régionales. On connaissait Louisville pour la qualité de ses réalisations, notamment avec ce que nous proposait la même année le tandem "Coalition". Le Kentucky est donc une scène prolifique et féconde. Il est alors intéressant de s'y pencher plus attentivement, de nombreuses curiosités y sont encore enfouies. Parmi elles, ce "Louisville's Most Wanted" est une agréable surprise. Avec une recherche musicale, tant instrumentale, que dans l'esprit qui s'en dégage, cet album, bien que non G-Funk, s'inscrit et s'accomplit dans l'atmosphère qui y règne.C'est donc totalement autoproduit, que Gary T, nous accorde une écoute faite de réalisations justes et travaillées sur son propre label "G-Jamm Productions". Dû à une sortie relativement tardive, à l'instar de ce que nous proposait Coalition, les compositions sont enrichies d'instruments authentiques agrémentés d'ingrédients plus électroniques. Sans pour autant en abuser,on demeure dans une mouvance axée sur la musicalité. C'est pourquoi, on retrouve l'insatiable moog sur des lignes de basse toujours plus grasses. Le tempo est calibré sur les inspirations locales et se révèle donc saccadé, mais jamais assourdissant, laissant la part belle aux instruments. Les réalisations sont donc soignées, avec des claviers délicatement employés, toujours dans un esprit tranquille et adouci. La guitare électrique est toujours autant présente, et est taquinée par Sam Gray, jonglant sur les cordes, démêlant les accords. Les tons abordés sont différents, jouant sur les ambiances. Tantôt funky, avec le morceau "Erika Kaine", reprenant mais réinterprétant le standard de Rick James "Mary Jane", Gary T, nous gratifie d'une version nouvelle, non négligeable. Les chœurs de Angela Arnold et G.Rodgers Sr ajoutent une touche subtile au morceau. Tantôt plus jazzy-soul, les autres titres restent malgré tout très appréciables. Angela Arnold nous octroie, par ailleurs, son timbre suave sur la plupart des titres. Avec quelques apparitions de Seed "Banks" & T.Baby, les premiers travaux de Gary T conservent un aspect très personnel. Concernant le flow de l'artiste, il est assez bon, avec une articulation soignée, permettant une compréhension satisfaisante. Gary T sait user de son palais, c'est ainsi qu'armé de l'accent local, il sait accélérer pour mieux ralentir, enchaînant les combinaisons lyriques. Son élocution est sans failles, et s'accorde sans problèmes aux compositions, quelque soit le style.En conclusion, ce "Louisville's Most Wanted", sans être un indétrônable classique, ressort toutefois comme un bon album, avec une identité propre, proposant une couleur nouvelle au sein d'un paysage musical déjà très riche.
~ Sharingan Masta ~
Note : 16/20
Disponibilité : Sortie locale ultra rare, l'absence de code-barre au dos et de "Parental" sur le recto en témoigne.
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