Dirty Work - Fatality
Surprenante découverte que celle des "Dirty Work".Le trio est originaire du Michigan, un état situé au nord des Etats-Unis et bordé par le "Michigan Lake". Loin, voire même très loin de la chaleur Californienne et ses senteurs iodées, le Michigan ne connaît quant à lui pas la même douceur de vivre et peut même se plaindre d'un climat difficile. Pourtant, le talent ne leur fait pas défaut et, c'est en 1996, sur "Triple Star Records" que "Fatality" vit le jour. Les trois compères n'ont pas fait dans l'ostentatoire et surtout pas dans le superflu, au risque peut être de se demander s'il s'agit bien de "Gangsta Rap". Pour aller dans ce sens aucun "Parental Advisory Explicit Lyrics" n'est présent et, seuls les signes qu'ils arborent fièrement sur leur pochette, pourraient éventuellement nous renvoyer vers une quelconque appartenance à un gang. Loin de la violence des rues ou des perverses pensées de nos maquereaux préférés, les "Dirty Work" ont plutôt joué la carte des lyrics intelligents et de la musicalité. En effet, l'album est composé de dix titres. Il s'y dégage véritablement une ambiance, une atmosphère typiquement liée au Midwest. Il ne faut donc pas s'attendre à du son claquant mais davantage à quelque chose de très posé, très lent. Parlons de nos trois protagonistes maintenant. Le groupe est composé de James (Jay) Smith, Jessie (Rashee) Cunninham et enfin de Dearnard (Doggy) Taylor. A noter que l'intégralité de l'album fut produite par John Mickie que l'on retrouvera sur tous les instruments de l'album.La première piste est splendide, baignée d'une ambiance mystérieuse et accompagnée d'un rap calé avec justesse, Fatality vit au rythme d'un moog très gras et d'un beat rapide et insistant. Tout au long de la musique, une sirène, maniée avec dextérité, nous rappelle la dureté des lyrics et s'apparenterait presque à un signal de détresse. "Aids" ou Sida en Français pour ceux qui n'auraient pas saisi l'anagramme est une véritable complainte. Seul Jay est aux manettes. C'est un morceau très abouti, magnifique où les coeurs et les refrains s'attardent pour nous faire ressentir la douleur et l'atrocité de ce fléau moderne. Ajoutez à cela un violon redondant et vous obtenez un morceau poignant. "Henna Bou", en revanche, est dans un état d'esprit plus "Gangsta". Comme pour prouver que c'est aussi un domaine qu'il maîtrise, John Mackie offre une composition bluffante, tout en finesse il laisse exprimer librement son moog. "End Of the World" est quant à elle, un véritable hymne. Le piano est présent tout au long des 4 :28 minutes et John Mickie peut se vanter de maîtriser l'art du doigté. Magnifique production, accompagnée tout aussi excellemment par le trio qui démontre tout leur savoir faire et surtout nous convainc que leurs flows n'ont rien à envier à personne. Gageons une fois de plus un hommage appuyé à 2pac. Comme quoi l'aura de ce maître du rap aura forcer le respect de New York à L.A. en passant également par le Michigan. Petite touche festive dans "Have You Been There". Coupure appréciée et appréciable qui nous renvoie au talent du producteur et qui nous délecte d'un admirable solo final, pour une finition des plus soignée. Le rap est une fois encore au top, sans fausse note. La fin du CD est à l'image de ce qui a été décrit précédemment, d'une qualité et d'une finesse de production hallucinante pour cet album oublié de tous.A noter, la guitare électrique dans "Younger Man" et l'époustouflante performance vocale des trois MC's sur "Scraping For Change".Voilà pour conclure un album extrêmement qualitatif et qui au final ravira les amoureux des sons "Smooth". Je ne saurai que trop vous conseiller l'acquisition de ce LP. Très loin des clichés véhiculés par le G-Rap, les "Dirty Work" se sont penchés sur leurs lyrics et leurs sons plutôt que sur l'esthétisme de leurs pochettes. Au final la copie rendue est loin d'être un sale travail...
~ Sin Locc ~
Note : 17/20
Disponibilité : Se trouve très facilement pour trois fois rien, c'est appréciable.
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