Deezer D - Livin' Up In A Down World (OG Version)

Chronique :


Deezer D nous arrive d'Inglewood en 1997 sur son premier album. Elégamment accoutré, son coude repose sur les trop nombreux maux qui gangrènent notre globe. Une esthétique léchée, de belles lettres anglaises et une volonté moraliste, nul besoin de chercher futilement, c'est bien de Christian Rap dont il s'agit. Pour en avoir déjà parler, je ne m'étendrai pas sur les points positifs ou négatifs du registre, mais la rigueur de composition est toujours primordiale au sein du courant en question. Deezer D suit donc cette logique et nous propose donc un album aux antipodes des existences ternies par le vice et la tentation. C'est donc sur "Testimony Records" que Deezer œuvre. La production est signée Darin Black & Chris Gunn pour "BlackGunn Productions". C'est donc un tandem de producteurs qui officient tout au long de l'album. Cette mouture s'inscrit directement dans les sorties G-Funk de Los Angeles. En effet, les accents et autres relents ensoleillés éclairent les nombreuses pistes qui construisent cet opus. Après moult écoutes, aucun déchet n'est à noter. Certaines plages aux influences "Bangin" qui me déplaisaient de prime abord se révèlent intéressantes au fil des séances. Il faut dire que le travail des BlackGunn est tout simplement parfait à bien des égards. Côté instruments le duo n'a pas lésiné et c'est donc avec un plaisir certain que l'on retrouve une quantité importante d'acteurs acoustiques. La basse est constamment sollicitée, enrichie par les riffs subtils et mélodieux des guitares. Avec brio, les compositeurs en disséminent les saveurs subtilement. On dénote bien sûr une multitude de sifflets et autres sirènes. Elles constellent littéralement les réalisations avec douceur. Funk, Soul, P-Funk (Talkbox et rugissements au moog sont de rigueur) et Jazz sont empruntés et revisités de manière attentive sans verser dans la facilité. On assiste à un jeu de claviers très précieux où l'adresse n'est plus à prouver. De véritables hymnes G-Funk explosent alors. "Welcome Home", "Still My Homie", "Come Back", "Jealousy" sont choquants. Il suffit d'écouter pareils morceaux pour évader son esprit où la cime des palmiers cuit sous un soleil de plomb. Dommage qu'un nombre trop élevé d'interludes et de skits inutiles vienne briser le rythme de l'album pourtant étonnant. Le flow de Deezer D fait débat. Bien que son phrasé ne soit aucunement percutant ou d'une technique incroyable, sa rime et son verbe colle en tout point aux réalisations affichées. Parfois peut être trop doux, certains lui reprocheront sa tendance "Hip-Hop" trop prononcée. Avis sévère, alors que ses articulations et autres phrases suivent le schéma des accents West Coast avec aisance. Une grande quantité de refrains vient accroître la qualité et encenser l'aspect G-Funk, récurrent tout au long de l'écoute. Ainsi, Roshaun Hutchison, Kendra Cutno, Curtis & Vaneta Thompson et quelques membres de la "Faith Community Choir" s'associent alors. Beaucoup de protagonistes donc qui, de leurs voix vertueuses, subliment des réalisations déjà somptueuses. Deezer D se la joue en solo, donc pas d'apparitions à souligner. C'est donc un très bon album que nous livre Deezer D. Les compositions sont exemplaires avec une identité G-Funk très forte. Les instruments s'unissent avec harmonie, emmenés par des rythmes entraînants. Les plus réticents critiqueront son flow, trop aseptisé, mais le fait est que ce premier album est une petite bombe aux titres excellents. Un classique de Christian Rap évidemment, et de G-Funk également. A se procurer de toute urgence.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponibilité : Rare.

Aucun commentaire: