Ceaser - The Life & Times

Chronique :


Entre bayous et rites cajuns, au confluent de la culture des Caraïbes, se situe la Nouvelle Orléans et ses charmes. Encastrée sur les bords d'un Mississipi tranquille et continu, la célèbre ville, pourtant très pauvre et abritant la plus grande population afro-américaine des Etats-Unis, s'illustre pour son architecture coloniale aux maisons empilées le long des grandes avenues ombragées de platanes sages et alignées.Cité aux inspirations disparates, enrichie d'une forte identité européenne et notamment française, elle a tout pour séduire. Que ce soit au son du "Jazz Fest", qui se tient chaque année ou lors du carnaval animé, la mégalopole sait vivre au gré de la festivité. Développant une identité musicale intense, c'est donc sans surprises, que Ceaser nous soumet son premier album en 1995 sur le label "Fat Bank Records", et enregistré au "Mega Mix Studios".Avec une pochette signée "Pen & Pixel", à qui l'on doit pour beaucoup le succès des productions "No Limit", Ceaser débarque avec entrain sur un excellent album.Sous l'égide de Ronald Barnes Sr, avec des compostions orchestrées dans la globalité par "Fire Productions", on assiste à une véritable démonstration. En effet, rares sont les albums, où les morceaux s'enchaînent sans jamais décevoir. L'aura, qui caractérise l'album et l'écoute qui en découle, est fidèle à un ensemble compact et homogène. On constate une véritable continuité dans la succession des chansons proposées, évitant dés lors quelque éventuelle lassitude ou répétition. Bien entendu, nous retrouvons les sempiternels, mais non moins efficaces, claviers, qui sont empruntés à merveille, avec verve et adresse. Ainsi, le piano résonne doucement, soutenant une basse véritablement jouée, changeante selon l'intonation de l'artiste, se diversifiant au fil de l'écoute. La guitare est grattée comme à l'accoutumée et s'affirme avec instinct. Les nombreux riffs jalonnent chacune des pistes, balisant littéralement un sentier en direction du Funk. Les sirènes, aiguës et chantantes, se regroupent en kyrielle, colorant chaque morceau, s'égarant entre deux rimes. Pures et travaillées, les réalisations sont irréprochables. On alterne entre suggestion joyeuse et morose, où les émotions véhiculées se chevauchent avec harmonie.Pour ce qui est du flow, Ceaser est très performant, avec un timbre assez grave et légèrement brisé, en parfaite synthèse avec l'esprit voulu de l'album, à savoir calme et voilé. Son débit est rythmé et son discours nous semble en tout point éloquent. Accompagné sur quelques morceaux de Lil Nick, Fire, Player Mel, nos players s'en donnent à cœur joie, pour des instants mémorables, nantis de couplets acerbes et affûtés. On distingue également de fréquents refrains, éclaboussant de grâce des compositions déjà opulentes. De la sorte, Tanya et Big Corey, nous délivrent des chœurs de toutes beautés, pareilles à des mélopées douces et exquises.Pour finir, on peut amplement affirmer que ce "The Life & Times" est une petite perle, brillante de milles feux, au caractère bariolé et bigarré. En effet, G-Funk dans la consonance, c'est pourtant une saveur différente, propre au son du Sud, qui nous est présentée alors. Véritable classique à mon sens, toutes scènes confondues, je ne saurais que trop vous conseiller d'acquérir cette pièce maîtresse, totalement indispensable à toute collection qui se respecte un tant soit peu.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponibilité : Un brin rare, d'une valeur de 100$ en moyenne.

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