Big Dog - Call It What'cha Want

Chronique :


C'est en bon chien, que Big Dog campe devant sa niche immense et son étincelante berline. Un ciel couvert aux teintes ambrées, chargé des reflets ocres aux nuages de safran abrite ce décor insolite. Pen & Pixel n'a jamais fait les choses à moitié, et c'est dans la règle de l'art que les pinceaux tapageurs aux couleurs criardes nous dessinent un visuel explicite. C'est ainsi qu'en 1995 sur "C & C Records", supervisé par Dexter Curry & Andre "Dreco" Heard, Big Dog nous arrive de Détroit dans le Michigan, les babines retroussées, l'œil torve, le collier serré. Jason "Zig Zag" Morgan et Ged Williams se partagent la production lors de compositions acoustiques et musicalement très riches. Comme toujours, les instruments sont pléthores et s'orchestrent avec harmonie. Très emprunté au Funk, la basse et la guitare de Greg C. Brown fait des merveilles. "4-Real" en est l'exemple probant. Les jeux et autres exercices de riffs divers se mélangent dans un groove détonnant et judicieux. L'écoute, très homogène se révèle calme et tranquille. On dénote quelques sirènes adoucies par des sifflets légères, parcourir les réalisations avec grâce. Aux claviers, le tandem des producteurs est surprenant, appliquant à merveille cette volonté mélodieuse aux accents rythmés avec finesse. L'ambiance est parfaitement introduite, et on baigne dans cette atmosphère chaleureuse, égayée par les notes délicatement plaquées au piano timide et velouté. Peu de fausses notes, les morceaux s'ensuivent sans jamais décevoir. Certains titres plus sombres s'éclairent alors pour des plages résolument G-Funk. Ainsi "What Up Dow", "I'm About To Come Up" ou encore "We Be The Shit" entre autres irradient une lumière scintillante aux lueurs de Californie. Le jeu de cordes, toujours très prononcé laisse place à une cadence feutrée, presque fragile où les nappes aux claviers s'accouplent avec candeur. Sur une quinzaine de titres proposés, l'esprit reste régulier, naturel et continu dans son acheminement. Big Dog nous propose un flow silencieux aux phases nombreuses. Peu d'aboiements, sa diction est presque chantante, enchaînant les rimes aux vers pour des couplets efficaces et ajustés. Parfaitement calée au tempo, l'articulation est de qualité tout au long d'une écoute, décidément convaincante. Les chœurs tiennent également une place privilégiée, voir primordiale. En effet, Stephan et Meko nous administrent des refrains sensuels et harmonieux. Leurs timbres ouatés, comme un souffle léger, caresse avec délicatesse des réalisations bercées par le talent de la production.Qu'importe le nom qu'on lui donne ou le rayon dans lequel on le range, Big Dog nous délivre un premier album de choix. Les compositions raviront même les plus indécis. Une authentique identité transpire à travers cet opus. G-Funk doublée d'une saveur plus centrale, le résultat nous séduit aisément. Les ingrédients qui font notre bonheur, se réunissent et tourbillonnent. Au final et encore une fois, c'est un album à posséder impérativement.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponibilité : Trouvable pour moins de 30$.

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