J.R. Boss - Pimp'alishus

Chronique :


A ma connaissance et sauf erreur de ma part, le Dakota du sud demeure une scène inexplorée, vierge de nos investigations éclairées, pourtant nombreuses. Tout état à son mot à dire pourtant, et propose une approche différente, dictée par des climats, des coutumes qui diffèrent selon les latitudes et les longitudes. Les lumières se tournent alors en sa direction, révélant alors un artiste inédit sur un album ardent. C'est donc en 1996 à Sioux Falls, en plein South Dakota que J.R. Boss se propulse à nos tympans. L'album est atypique, nous y reviendrons plus tard. Troy Thomas, AJ Sumpter et Jaee Logan en sont les producteurs exécutifs. L'album est pour ainsi dire autoproduit. Signé sur "Half & Half Productions", Jaee Logan en assure l'entière réalisation. Neuf titres composent donc cet opus. Aucun déchet n'est à essuyer, et c'est dans une ambiance foncièrement playalistique que J.R. Boss nous livre impressions et ressentis. La particularité de l'album se place directement sous une étoile liée au P-Funk. En effet, comment ne pas faire le rapprochement avec les nappes usitées par le "Parliament" en son temps ? On assiste à une réelle similitude dans l'utilisation des claviers et des rythmes employés. Les accords au moog vrombissent avec éclat alors que la basse rebondit de toutes ses cordes. Hormis la sixième piste "Rumaz'" qui rejoue (efficacement) le standard de Michael Marchall pour Timex Social Club, les compositions présentées s'avèrent originales. Pourtant, les mélodies, si justes et affinées, nous seraient presque familières. Véritable rencontre du Funk et du G-Rap, on se laisse bercer par les instruments qui s'accordent au gré des titres qui se suivent. Jaee Logan, seul aux claviers et à la guitare prouve son grand talent, en s'investissant de toute sa griffe pour des réalisations convaincantes. Certains titres sont d'ores et déjà classique, aux lueurs G-Funk. "Flow", et son piano changeant soutient le flow pimpalistique de J.R. Boss. Dans une atmosphère baignée d'un groove dynamique et acoustique, la musique se développe avec brio. "Zone" également, s'impose comme un hymne fort. Les sirènes sifflent au rythme des frasques appuyées au moog grave et sévère. "Home Alone", plus Funk que jamais en reprend tous les ingrédients, avec un mimétisme intelligent. Homogène et naturelle, l'écoute se fait avec facilité et pour un plaisir sonore intense. J.R. Boss nous délivre un phrasé très performant. L'articulation est limpide et les accélérations sont là pour nous surprendre. Exercices et autres phases se mélangent donc avec adresse pour une diction habile. Aucune collaboration ne vient égayer la dizaine de titres proposés, mais J.R. se suffit à lui-même, remplissant avec aisance les nombreux couplets. Une multitude de refrains et autres chants vient encenser ce constat édifiant. Ainsi, Jaee Logan (décidément présent sur tous les fronts), Majal Logan, J-Loona-Tik et Donavee Chapell s'accaparent chaque chœur qui résonne. Leurs voix exercées, encensent et accroissent ainsi un travail et un savoir faire, qualitativement indéniable. Sorti de nulle part comme seul le G-Rap sait le faire, J.R. Boss nous fait une arrivée, tardive, mais fracassante. Son unique album (il semblerait ??), avec une identité singulière, s'inscrit déjà comme une valeur sûre, voire incontournable. Musicalement sans faille, court mais finalement correct, cette une mouture très satisfaisante qui plaira aux grand inconditionnels que nous sommes. A la croisée des genres, empruntant au Funk et teinté de G-Funk, c'est finalement au sein d'un G-Rap toujours plus étonnant, que J.R. Boss nous gratifie ici de ce très bon chapitre.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponibilité : Ultra rare.

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