Watts Gangstas - The Real

Chronique :


Voilà un album tout simplement classique du premier titre au dernier, véritable claque musicale.Dedope & Felony débarque en 1995 sur "Hoodrat Records" et distribué par "Priority Records". On les retrouve à la production sous leurs vrais noms : Les frangins Derek et Thomas Organ, ainsi que Big Jess. Les productions sont lourdes et la signification du mot "Gangsta" a été ici prise en modèle. Nos deux acolytes représentent les quartiers mal fréquentés de Watts et on ressent tout de suite la noirceur de leurs propos. Les mélodies sont lourdes, aiguës dans les sirènes et obscures dans les claviers. La basse résonne avec fracas et le clap arrache chaque note avec violence. Les "Watts Gangstas" ne plaisantent pas et nous le font savoir. Le moog est gras et accompagne une guitare tout en retrait. Malgré des productions minimalistes avec une touche "Old School" et une composition simpliste, c'est ailleurs qu'il faut chercher la force de cet album.En effet, à mesure que l'écoute de ce LP se fait fréquente, on s'aperçoit que tout fut orchestré autour du flow extraordinaire de nos deux gangsters. Rarement une démonstration de phrasé fut si violente. Avec un style complètement à part, chaque couplet, chaque phrase est une authentique leçon. Les accélérations sont démentes, les ralentissements sont soudains, l'intonation est lourde, parfaitement calée sur le beat. Jamais on ne s'écarte du tempo. Le rythme est saccadé, coupé puis accélère avec folie. Le flow des Watts Gangstas s'impose comme parmi les plus incroyables. A l'instar de PTS, le duo se complète avec perfection, une véritable magie entoure les artistes, et chacun nous livrent des prestations hors normes, d'anthologie pure.Bien que la majeur partie des morceaux soient orientés Gangsta, certains titres se révèlent plus funky (Stay a True). On assiste même, contre toute attente à une track beaucoup plus calme où Natasha Walker interprète un beau refrain, directement emprunté au titre phare des frères Isley (Voyage To Atlantis). Son timbre feutré vient contrebalancer avec le flow des Watts Gs, pourtant ralenti sur ce morceau. La track est même G-Funk et la guitare saturée chante comme une plainte mélancolique.En conclusion, cet album est à mon humble avis magnifique, se révèle comme un classique, s'adressant directement aux amateurs de son Gangsta et de flows assassins.

~ Sharingan Masta ~
Note : 16,5/20
Disponibilité : Un peu cher mais se trouve aisément sur la toile.

Aucun commentaire: