Mr. Iroc & The Product Click - The Release
L'Arizona poussiéreuse aux roches ocrées et aux pierres rocailleuses est définitivement une contrée de légende. A l'horizon lointain se découpe un ciel au soleil mourant détaché des terres rouges et désertes. Qui aurait pu supposer que loin des palmiers aux feuilles d'un vert acidulé et du ressac incessant des vagues turquoises, la G-Funk pourrait émerger ? Après les sorties de sire Vontel et son comparse Bookie, l'Arizona est synonyme de qualité. En 1996, faisant fi des attentes ou suppositions, Mr. Iroc empruntait ce chemin radieux. Sa musique, alors auto produite, s'élevait au firmament du G-Funk avec des compositions véritablement jouées, originalement composées et agrémentées d'une quantité instrumentale irréprochable. Ce premier opus était foncièrement classique. Depuis, de l'eau a coulé sous le pont des années, et la G-Funk se fait timide, s'oubliant dans les limbes de nos souvenirs. Toutefois, certains artistes restent authentiques, continuant sur la voie qu'ils s'étaient fixés, se jouant du reste, au profit d'une qualité toujours plus rare. C'est avec plaisir que Mr. Iroc nous revient à l'orée du troisième millénaire, fiers de compositions toujours aussi acoustiques. C'est donc en 2000 sur son propre label "Iroc Records" et produit par Irin & Dameon Daniels, que Iroc nous gratifient du deuxième chapitre de son œuvre. Comme à l'instar du précédent opus, du à une personnalité assez rude de l'artiste, on balance entre deux courants bien distincts. Le premier est festif et joyeux donc G-Funk alors que le second apparaît plus sombre, davantage torturé aux reflets plus noirs, pour une direction plus "Gangsta". Malgré cela, la force de Iroc réussit à lier ces deux opposés dans une même atmosphère, jouant sur chacun des registres avec beaucoup d'adresse. On recense donc beaucoup d'instruments propres aux critères recherchés. Les claviers sont de Iroc lui-même, qui assure également au talkbox. Son compère Salieh s'affirme à la basse et autre guitare, lors de riffs affirmés, soulignant à merveille chacune de compositions. On assiste à une vraie subtilité pour la plupart des morceaux proposés. L'orchestre de tous ces ingrédients est sans failles pour un résultat détonnant. Beaucoup de sifflets et sirènes se tissent autour des réalisations, et on comprend alors le véritable talent de notre ami interprète/producteur. Certains titres sont de véritables pièces. Ainsi "Merely A man", "A Better Life" ou encore "Finally Made It" s'imposent comme des hymnes G-Funk à part entière. Le piano résonne, la basse tonne et les sifflets chantonnent. Les plages s'écoulent dans un même esprit, continu et régulier. Les morceaux plus sombres sont quand à eux nettement moins bons. J'aime moins le style, et si certains ressortent comme proprement travaillés, mon attention retiendra les titres aux ambiances plus joyeuses. Mr. Iroc comme à l'accoutumée nous propose un flow au grain légèrement feutré, comme brisé, assez tranquille et mélodieux. Ses phases sont nettes et ses rimes se succèdent habilement. Une diction, douce et silencieuse, qui s'ajuste aux réalisations subtile pour des compositions soignées. De nombreux refrains parviennent à hisser cet album vers les sommets. Deon, Lakiva Robinson, Mancino, Mark Mello et Malaka s'unissent alors pour des chœurs de toute beauté. Les réalisations atteignent une dimension complète et intense, et on savoure avec délectation pareille démonstration. Une multitude de collaborations sont à évaluer également. Pour la plupart issus du paysage local, les nombreux artistes se relaient lors de couplets entraînants. The Product Click (fidèles acolytes que l'on retrouvait notamment sur le premier opus) dont Big Dame, Swin Tha Hardcore, Sabataj (du groupe Survivalist), Problems (que l'on retrouvait sur l'album de Vontel), Young Jay, Price Capone, Bookie de l'écurie "Fo'Life Records", OG Tec 9 et Preacha se donnent donc la réplique dans une concorde appréciable.Au final, ce deuxième aperçu des aventures arizoniennes de notre ami Iroc, s'avère plutôt bon dans l'ensemble, notamment en comparaison des productions de l'époque. Avec un réel travail de composition, original, combinant les inspirations G-Funk d'antan aux tendances actuelles, notre compère s'en sort relativement bien. Acoustique par moments, certains morceaux sont toutefois moins bon, mais n'altèrent en rien la qualité de l'album. C'est un bon volume que cette sortie, qui parvient à rejoindre le rangs des albums à posséder.
~ Sharingan Masta ~
Note : 16,5/20
Disponibilité : Se fait un peu timide ces derniers temps, et n'aura de cesse de raréfier.
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