Maxamillion - The Man Next Door

Chronique :


M.O.B.B. To The Fullest.Nous venant directement de la ville du sacrement, A.Cunningham nous livre son premier album en 2001 sur son propre label à ambition locale, "Hustle Hard Productions" sous la tutelle généreuse de Big Poo. Autant être ferme et clair dans nos propos, Maxamillion nous octroie une véritable pièce maîtresse dans la pure tradition de Sacramento. C'est un condensé de Mobb lourd, gras et gonflé qui découle de chacune des pistes proposées. Samoht, célèbre graphiste ayant œuvré pour bon nombre d'artistes tels Marv/Mitch & Lemay ou encore Skanless, nous gratifie cette fois d'un visuel accrocheur. Notre intéressé tondant la pelouse d'une riche demoiselle dans les faubourgs aisés de quelque banlieue tranquille, c'est au regard que se lisent ses intentions. Une esthétique simple qui en dit long. Le verso nous offrira quelque réponse, où l'on apercevra la bourgeoise se faire chevaucher allègrement sans ménagements aucun. La production s'avère diversifiée. Maxamillion, M&M, KG, Marcell et même Big Hollis joignent ainsi leurs talents respectifs, nous administrant des productions de grande qualité. Toujours fidèle au registre "Bay Area", les réalisations sont pourtant très musicales et certaines foncièrement acoustiques. L'écoute se détache en deux parties bien distinctes. La première est plus rude aux accents Mobb prononcés, voir épicés. Le moog est rugissant et omniprésent sur chaque titre, sans pour autant être bruyant. Le beat est appuyé et les morceaux tranchants. La seconde partie est beaucoup plus calme, avec certains titres très mélodieux. En effet, l'utilisation des claviers se veut plus douce, et on perçoit même quelques délicates notes de piano voiler les compositions avec subtilité. C'est une très bonne réalisation générale, composée de nombreuses plages (17 au total) qui ne comporte pas de déchets notables. L'écoute se fait naturellement, de façon très homogène, et on bascule presque logiquement entre ces deux fractions, pourtant légèrement opposées dans leurs volontés. On assiste même à quelques solos instrumentaux de valeur (Separated) qui souligne le fait que chaque réalisation est grandement travaillée, soignée avec attention. Comme pour clore l'album en finesse, le dernier morceau est uniquement chanté, et là encore la prestation est à saluer, vocalement et musicalement. Maxamillion nous propose un flow étudié, fait de phases diverses et fort d'une élocution articulée. Ses rimes se succèdent avec facilité, élastiques suivant les compositions et le rythme imposé. On note également quelques apparitions des talents du label et quelques artistes des environs. C'est pourquoi, Eklips, GP, To Double D, BigMan, O.G. Bumpy, Mally Mal, Skee 64, Shotgun & Pook, et la charmante Phiya s'associent sur des couplets efficaces lors de phrases affûtées. Moult refrains sont à signaler également. Lil Spade et Ramon s'accordent pour des chœurs effilés et satinés. Leur voix calmes et emportées viennent s'apposer gracieusement sur chacune des réalisations avec élégance.L'homme près de la porte, pourtant tardivement venu, nous délivre un album de choix. Très influencé par les inspirations du nord de la Californie, on dénote cependant une véritable recherche acoustique et musicale qui fait de cet opus, un très bon produit. Les compositions, pourtant nombreuses, sont très appréciables, voir impeccables. On balance entre deux atmosphères qui se complètent avec adresse. L'album que nous dédie Maxamillion en ce début de siècle, pourrait très bien prétendre au rang de classique avec le temps. Je recommande donc à tous de fortement s'y pencher. Les adeptes ne manqueront pas.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponibilité : Assez rare.

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