D.Y. Funk - Volume 1
C'est pourtant sous le fanion du label chicano de Tomas "The Infamouse" Solis : "Underworld 805 Records" que D.Y. Funk nous arrive de Los Angeles en 1999. Mario Lopez pour Toltec Graphics nous gratifiera d'une jaquette au visuel simple, mais efficace. Producteur avéré, D.Y. fait donc les choses à sa manière, confectionnant alors l'intégralité de son album, construit de compositions fleuries et représentatives d'une Californie emplie de Soleil. Sous l'orée d'un Funk appuyé, bercé par les plus grands classiques, D.Y. s'inspire. Onze titres nous sont proposés. C'est donc un album court mais régulier. Assurant au micro et aux platines, D.Y. s'adonne à la composition de façon vertueuse. Riche et florissante, la production est limpide et affirmée. On nage dans une ambiance résolument G-Funk où chaque ingrédient est sollicité. Ainsi, un nombre important d'instruments est utilisé. On recense donc de nombreux claviers qui témoignent du talent exercé de notre artiste. Son jeu de gammes est éclatant et propose une véritable originalité. La basse s'accouple aux riffs enflammés des guitares exaltés. Le moog est omniprésent tout au long de cette trop brève écoute. Soutenant chaque morceau avec brio, l'harmonie, désormais évidente, se révèle astucieuse. Notre producteur/interprète affiche des influences de marques. On comprend alors son affection pour l'œuvre de DJ Quik, qui transpire à travers chacune de ses élaborations. Flûte et Talkbox se croisent donc fréquemment, en référence non feinte au maître, tout en y associant son propre style. Festive et enjouée, sa musique parvient même à s'affranchir de son mentor, pour mieux s'épanouir. Aux prétentions certes plus modestes, notre compère sait nous séduire sans ambages. La recette est la même, commune aux sulfureux quartiers des environs de Los Angeles. Là, où le soleil cuit le bitume fondu, les pneus crissent au bruit des sirènes criantes. D.Y. Funk nous propose une musique acoustique, pure G-Funk et emblématique de cette fournaise californienne. On perçoit même les sifflets légers et mélodieux s'entortiller autour d'une ligne de basse insistance. En dépit du fait que la plupart des titres proposés soient des reprises (Zapp, Parliament, Adina Howard, DJ Quik...etc...), il faut avouer que tout fut rejoué avec dextérité. Maints artifices furent ajoutés, et le résultat final de chaque composition est très convaincant. Les fins de pistes sont traînantes avec une recherche évidente où chaque instrument s'abandonne pour notre plus grand plaisir. Peu de titres donc, mais qui s'enchaînent magnifiquement sans décevoir et sincèrement aucun déchet n'est à relever. A la manière d'un « Quik's Groove », la dernière page propose une confection instrumentale de grande valeur. En effet, piano et moog se confondent avec ardeur pour une réalisation brillante, presque captivante. D.Y. Funk sans être un rappeur d'une technique révolutionnaire, s'en sort plutôt bien. Son flow soutenu introduit un timbre grave aux phrases saccadées. Les phases sont appréciables et en définitive, tout s'ajuste à merveille pour un rendu optimal. Naturellement, on retrouve un grand nombre des artistes de l'écurie "Underworld 805". C'est pourquoi, Dominator (Triple C) ou encore Sara S sont de la partie. Notorious, Cavi-Styles, Nig-Ar-Ro, Jay-Ci ou même C.E.E. allient vers et couplets dans une concorde impeccable.En conclusion, j'affectionne particulièrement cet album. Véritable galette G-Funk pourtant tardivement venue, ce "Volume 1" possède tous les charmes aux difficiles que nous sommes. Acoustiquement irréprochable, on regrettera toutefois la durée succincte qui fait de cet opus un produit consommé bien trop rapidement. Quoiqu'il en soit, apprécions déjà ces rares pistes. D.Y. Funk nous honore d'un album qui pourrait figurer parmi les classiques du genre sans avoir à rougir de quelconque façon.
~ Sharingan Masta ~
Note : 17/20
Disponibilité : Trouvable en cherchant bien.
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