CFAlife - Da Game Is Trump Tight

Chronique :


Louisiane, Nouvelle-Orléans. Une cité mythique, chargée d'identité et d'histoire. Au carrefour des cultures, véhiculant les traditions des uns, soulignant celle des autres, un nom qui résonne comme une référence. Au centre du monde, les coutumes se chevauchent, s'enrichissent chacune entre elles. Les plats créoles se dégustent sur un air de blues, entourés des bayous et autres marécages. C'est une atmosphère, une ambiance qui transpire sous ce climat presque tropical. Les moustiques sifflent, les cyclones anéantissent, et le monde respire avec calme dans ce tourbillon de saveurs. En 1995, sur "Power Steering Records", Carl Clark, de son vrai nom, nous arrive dans un EP de grande classe, unique en son genre. D'une musicalité rare et inattendue, l'accent est mis sur la douceur lors de compositions fragiles qui se diffusent comme une senteur légère. Avec l'appui de Alex Mitchell, pour "UFT Productions", les réalisations voyagent et s'évaporent comme un parfum, une fragrance délicate. Assis sur un trône, son gardien canin prostré aux pieds, un verre de cognac l'attend patiemment. La fumée voile cette image avec énigme. La musique mystérieuse et secrète s'entoure d'une aura particulière, douce et gracile. Sur les quatre morceaux qui caractérisent ce EP, on se promène au sein d'un parcours lent, presque onirique. La réalisation est travaillée avec talent, et on retrouve moult instruments véritables. La basse, calme et placide, ronronne avec quiétude. On apprécie les notes délicieusement plaquées au piano. La mélodie, fine et déliée, nous séduit avec charme. Le balai caresse la caisse claire, et le rythme se déroule paisiblement. Quelques riffs de guitare retentissent timidement, et les nombreuses percussions accompagnent ces compositions avec grâce. L'écoute est un songe, un rêve imprégné de multiples arômes. Sillonnant les mers du Funk, traversant les océans du Jazz, faisant halte aux portes du Blues, ce cocktail se savoure comme une liqueur des vieux âges. CFAlife nous suggère un flow, cadencé, très lent en accord aux productions apparentes. Son timbre mélodieux s'étale avec candeur, accompagnant la musique avec pudeur. Peu de phases, mais un phrasé chantant s'applique aux réalisations, et le résultat s'avère à la hauteur. Quelques sirènes également embaument cette écoute avec fascination. Pas de collaborations mais la performance de Tracy Brown lors de chœurs magnifiques, est à relever. En effet, la voix de notre crooner, nous envoûte littéralement, effleurant chacune des compositions avec une subtilité remarquable.En définitive, ce EP est à mes yeux un véritable coup de cœur. Avec une musicalité foncièrement acoustique, c'est une écoute reposante qui nous est donné d'apprécier, bien que cruellement trop brève. Comme une perle scintillante aux reflets topazes, on se laisse emmener pour un voyage, bercé par les rimes étouffées de notre artiste, aux accents mélancoliques. Définitivement un classique pour ma part, voici un album avec une vraie identité, une saveur unique et une essence rare, sublimées par les effluves agréables d'un parfum d'autrefois.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20
Disponibilité : Oscille entre 50 et 100$.

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