Black Noyzz Reprezent - Who's Bubblin'
En 1997, sur "Raging Bull Records", le tandem Black Noyzz Reprezent s'avance sur la scène ardente de cette chère Oakland. Respectant les traditions locales, c'est au volant d'un pick up janté et patiemment lustré que nos deux acolytes décident de rouler. Sous un astre chauffant, le duo BNR nous confie donc ses sentiments au travers une dizaine de morceaux très honnêtes. Enregistrées au studio "The Grill", arborant avec fierté l'étendard d'Oaktown, et sous la tutelle de Taylor Knott, les productions sont assurées par nos compères eux-mêmes, renforcées par l'appui de Funk Labb, Rody Bo et Phamley Jools.L'esprit général est très calme, on navigue entre pistes lentes et plus festives avec une ligne conductrice assez similaire dans bien des compositions. Beaucoup d'instruments authentiques apportent donc leurs parfums sur la majorité des réalisations. La basse vient taquiner la guitare, se renvoyant les riffs avec nonchalance. Le moog, en demi-teinte, comme une ombre légère, accompagne fidèlement le rythme cadencé tout au long de l'écoute. Les productions s'inscrivent toujours dans un même registre musical et souvent acoustique. Les sirènes, tantôt stridentes, parfois chantantes, s'enroulent et s'orchestrent selon le bon déroulement des mélodies. Empruntant au Funk, piochant dans la Soul, BNR s'inspirent de chaque courant pour en faire sien. Portés par des claviers doux qui groovent et remuent, l'esprit qui transpire parvient à nous séduire aisément. On ressent une véritable identité, bercée par les influences diverses qui ponctuent l'album. Les producteurs ont su développer leurs propres styles, faisant de cette mouture, un album avec un charme certain. Mobb par instants, G-Funk par d'autres, tout concorde facilement. On alterne entre morceaux chantants pour des titres plus appuyés. Le flow de nos protagonistes est à commenter également, car il s'avère très bon. L'élocution des BNR est exemplaire, avec une articulation quasiment parfaite, on pourrait presque lire sur leurs lèvres. Accentuant sur les syllabes, on saisit chacune des phrases sans aucun problème. Les phases et autres exercices de styles construisent également ce phrasé, faisant de cet enchevêtrement de rimes, un véritable plaisir. Pour sublimer ce travail, les chœurs de Stephanie "The Cuddie" se révèlent essentiels. C'est donc dans ce sens, que la demoiselle se livre avec sensualité sur les morceaux, déposant son timbre léger comme un voile délicat, qui viendrait caresser le rythme avec douceur. De nombreux refrains donc, parcourent cette écoute, accroissant considérablement la qualité présente.En conclusion, l'opus que nous administrent ces artistes est un bon produit, avec un vrai potentiel. Sans être une bombe ultime non plus, c'est un album très appréciable toutefois. La critique majeure en est la durée, bien trop vite consommée. On aurait apprécié quelques titres à se glisser sous la dent, afin de prolonger ce plaisir avorté. Quoiqu'il en soit, les puristes G-Funk y trouveront leurs comptes, sans pour autant crier au classique. Il serait dommage donc, de passer à côté cette sortie plutôt séduisante.
~ Sharingan Masta ~
Note : 16,5/20
Disponibilité : Une misère, moins de 2$ cellophané. A prendre d'urgence.
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