Capital "B" - Time To Do Ya

Chronique :


Bruce Couch de son vrai nom, est né à Davenport, ville affiliée aux Quad Cities. C'est donc au cœur même de l'Iowa, s'étendant sur les rives du Mississippi tranquille et éternel, que notre ami fait ses débuts sur un sentier auquel il était prédestiné. Il choisit donc son nom de scène en fonction de sa stature physique pour le moins imposante (5-10, 240 lbs). Affamé, et bardé d'une ambition qu'on ne peut que louer, Capital B érige son propre label "B-Down Records", où il espère, dans un premier temps, se produire et faire valoir ses talents lyriques. Après quelques essais au sein même de la cité qui le vit naître, c'est définitivement lorsqu'il voyage dans le sud de la Louisiane, que Capital B fait une rencontre qui se révèlera décisive. En effet, la confrontation avec Dale "Pockets" Harris, illustre pour ses collaborations avec la famille Troutman à travers la discographie de Zapp, sera cruciale.C'est donc en 1997 sur son label, que Capital B nous octroie son premier album. Sur douze titres, Dale Harris assurera la majorité des productions, laissant à son hôte la liberté d'exercer ses compétences de producteur naissant. Dans un esprit résolument calme, avec une recherche musicale évidente, les inspirations penchent vers le Funk et s'imprègnent de Soul, flirtant avec le Jazz. L'alchimie est incroyable, et on assiste à des productions de très grande distinction. Léchées avec soin, les réalisations sont tout simplement admirables. Rarement l'utilisation des claviers fut si fine et éclectique. Moult instruments s'organisent dans une harmonie déliée. On balance entre morceaux entraînants pour revenir à des ambiances plus ralenties. La basse de Raphael est constamment sollicitée et le jeu des percussions, ponctuant littéralement une écoute somptueuse, se fait détonnant. Le moog est fréquemment employé, par la main magique de Pockets, et il faut reconnaître que l'empreinte de ce dernier est seigneuriale. La guitare fricote avec les sirènes, lancinantes mais néanmoins mélodieuses. Et on se plait à évaluer pareil aboutissement. Dés lors, certains titres (Time To Do Ya, QC Funk, Homies, Laidback) se font les apologistes de cette volonté harmonique et percutante. Les morceaux ainsi évoqués, s'inscrivent dans une humeur festive et joyeuse, prenant racine dans le funk, germant sous une pluie de rimes. On décèle également quelques chansons plus mélancoliques (We Got It Made), avec un caractère plus reflechi. L'agencement des notes est toujours aussi parfait, avec une légèreté fragile et touchante. En relation au flow de Capital B, il est de très bonne facture. Avec un cachet vocal un soupçon brisé, son union aux variations des diverses compositions est sans reproches. Parfaitement calé dans les temps qui espacent un tempo calibré, les phrases de notre ami se développent avec candeur. Accélérant lors des productions secouées, il sait freiner son entrain pour mieux épouser des œuvres plus quiètes. Maintes parties chantées accroissent le plaisir de cette mouture. Ainsi, Eric Swagg, Elise Lattier, Lori George, Rick Terrell, Veronica Kimble, Jimmy Lynch ou encore Capital B lui-même, accompagnent cette suite vertueuse lors de cantates efficaces.Le constat final est édifiant et hormis la réinterprétation convaincante du standard du célèbre groupe SOS Band (No Ones Gonna Love You) pour le nouveau "Make Up Your Mind", on apprécie l'originalité à travers les plages proposées. On peut donc aisément parler de classique s'élevant dans les sphères célestes d'une scène Midwest décidément fertile et féconde. Un album rare, qui s'apprécie au fil du temps et qui s'avère être un réel délice. A noter, un second album "Off The Hinges", nettement moins bon, mais qui propose néanmoins quelques titres réconfortants. Désormais, Capital B se consacre davantage à la production, portant son intérêt sur de jeunes talents issus des divers états.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17,5/20
Disponibilité : Ultra rare.

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