Big El - Back-N-Business (Internationaly Known Locally Accepted)
C'est dans la nuit chaude et sulfureuse que les rues s'illuminent. Les néons clignotent et grésillent entourés d'une nuée d'insectes nuisibles. Les enseignent éclairent l'asphalte humide et brûlante des longs trottoirs. Oakland, ardente, crépite des milles flammes qui viennent lécher le firmament. Devant les hôtels luxueux, sont garées les grosses cylindrées astiquées, où se reflètent les lumières vives et colorées. Le chapeau melon bien calé sur le crâne, Big El en bon pimp, s'avance sur la scène avec élégance. C'est avec l'appui du producteur Stephen "Swol" Stewart, que notre maquereau endimanché se consacre à nous relater ses expériences sur une douzaine de titres appliqués. Enregistré sur "Powder Boy Records" aux "High Stret Studios", la production est l'œuvre de P.L. et c'est dans une ambiance calme et apaisée que se distingue la réalisation. Bien que locale et tardive, les inspirations ne manquent pas. La Soul s'accouple au Funk pour des compositions étudiées. Les années 2000 sont le symbole de l'électronique, où l'authenticité se meure au profit des artifices informatiques pour des créations superficielles et sommaires. C'est donc avec un plaisir non feint, qu'on assiste à un travail réellement acoustique. Le nombre d'instruments est relativement élevé. La basse accompagne les riff incessants des guitares embrasées, suivi par le grondement mélodieux du moog omniprésent. Beaucoup de nappes diverses et harmonieuses se mélangent et se superposent avec brio. Aux claviers, P.L. surprend, nous administrant certaines réalisations étonnantes. Les sirènes, nombreuses, sifflent et retentissent au rythme cadencé imposé par la basse appuyée. Malgré quelques titres bien médiocres, l'ensemble est plutôt bon et c'est une écoute aisée qui nous est proposée, régulière et consistante. Ne dérogeant pas aux règles sacrées dictées par la cité, Big El se promène au micro. Son flow, élastique rebondit avec entrain sur les compositions, distribuant son jeu de phases, ralentissements et diverses accélérations. Ajustées et réfléchies, les rimes collent à merveille pour un constat optimal. "Straight Pimpin", "The Weekend", "Gun Case", ou encore "Playa 4 Life" sont des titres magnifiques, acoustiques au caractère hautement playalistique. Tous les ingrédients sont réunis pour nous éclabousser sans retenue. Monique Woods ainsi que Choosiz Suzy apposent leurs timbres sensuels lors de chants suaves aux chœurs voluptueux. Presque G-Funk dans la conception, Oakland transpire pourtant dans l'esprit global. Pimpin' Little, Grip, B.Natural ou même Mr. Faulty épaulent Big El, vantant ou représentant quartiers et autres croisements. Chacun s'efforce d'imposer un niveau honorable, et c'est ainsi qu'on applaudit pareille collaboration.Big El nous soumet donc un très bon album en cette délicate année. Musical et bossé avec inspiration, ce "Back-N-Business" parvient à nous convaincre. Les réalisations sont pour la plupart orchestrées avec adresse, nous proposant un lot de refrains et d'instruments assez conséquent pour nous satisfaire pleinement. Bien qu'assez brève, c'est une écoute attractive et agréable qu'il nous est donné d'apprécier. Big El nous rappelle donc que ce type de sonorités existe et demeure bel et bien, du moins dans cette bouillante cité d'Oakland.
~ Sharingan Masta ~
Note : 16,5/20
Disponibilité : 10$ il y a peu de temps, sa valeur atteint désormais les 50$. Toutefois, c'est un album qui ne devrait pas poser de problèmes.
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