A.T. - Big Daddy
C'est tardivement, en 1999, que A.T. Big Daddy arrive sur son premier album éponyme, vantant fièrement les couleurs ardentes des rues californiennes de Los Angeles, revenant à des sources et des inspirations crapuleuses. Usant allègrement des instruments en vogue au milieu des années 90, A.T. Big Daddy prône une musique, déjà oubliée à l'aube du troisième millénaire.Ainsi, sur son label "G-Life Records", Big Daddy nous gratifie d'un premier album riche en productions totalement autoproduites. Instigateur principal du label et des travaux qui en découlent, A.T. épanche ainsi les travers de son existence via treize morceaux, aux ambiances diverses, embrassant la chaleur d'un soleil régnant, nous offrant une réalisation éclectique et abordant des thèmes différents. C'est pourquoi, on oscille entre deux courants récurrents. Le premier se veut plus tranquille, aux frontières de la G-Funk, quand l'autre se réclame davantage « Gangsta » et s'impose dans un registre plus sombre, plus noir autant dans les sonorités que dans les textes. A.T. Big Daddy, est un de ces rappeurs, qui, sauf méprise de ma part, impose directement son style et son image de vieux brigand "à qui on ne la fait pas". Le vétuste roublard, développe son style sur l'asphalte chauffée par un astre brûlant, et sa musique, son univers s'en ressent considérablement.Les réalisations sont donc très bien pensées. Certains morceaux sont véritablement G-Funk. Les riffs de guitare sont omniprésents, soutenus par une basse slappée, toujours en forme. Les sirènes sont vivantes et chantantes, et se tressent entre elles, magnifiant les mélodies, dans un groove décapant. Lyriquement, A.T. Big Daddy, aborde des sujets universels à tout arnaqueur, ayant grandi dans la rue et fait ses preuves sur le bitume au coin de quelque revendeur de liqueurs alcoolisées. Dés lors, les productions sont relativement festives, avec de nombreux refrains chantés par lui-même. D'ailleurs, sur cet aspect, il s'en sort relativement bien, avec un timbre assez chantant et mélodieux, s'accordant avec justesse sur des réalisations de bonne facture. On retrouve également des claviers harmonieux et un moog gras, fidèle au concept revendiqué. On retrouve même la Talk Box, accroissant de surcroît chacun des arrangements. Se suffisant à lui-même, A.T. décide de se la jouer perso, c'est donc sans apparitions ou collaborations inutiles, que cet artiste nous remplit son album avec zèle et entrain. Avec un pourcentage de chansons résolument axé G-funk, faits des ingrédients qui nous font frissonner, et de certaines tracks plus obscures, reflet des rues et de leur noirceur, A.T. Big Daddy surprend, nous échafaudant un album bien compact, avec un esprit entier, aux ambiances liées, et au constat honnête. Pourtant, certains morceaux sont à éviter, s'embarrassant d'inspirations nouvelles, trop électroniques dans l'idée. Ce type de titres aurait pu nous être évités, et ils embrument quelque peu mon enthousiasme naissant. Du fait, plus on approche de la fin d'une écoute pourtant agréable, les points noirs se font plus nombreux, et c'est un peu dommage. Quelques plages retirées, ne nous auraient pas déplu. Bien au contraire.En conclusion, cet album est un bon produit. Non consensuel, notamment en comparaison des productions que pouvaient nous offrir L.A. en 1999, A.T. Big Daddy, expose son point de vue, et y parvient aisément, armé de compositions de qualité, avec un flow classique, un peu rude, mais efficace. Je vous recommande donc cet album, qui transpire l'underground. Bien qu'il ne soit pas parfait, cela reste très agréable à écouter. Un deuxième album, que je n'ai malheureusement pas pu encore écouter, a vu le jour, donc avis aux amateurs...
~ Sharingan Masta ~
Note : 16/20
Disponibilité : Se trouve facilement.
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