909 Boyz - Royal Flush

Chronique :

C'est en 2000 que les 909 Boyz déboulent avec furie de leur ville de Cabazon, situé à l'est de Los Angeles, près de Riverside en Californie.Ainsi, nos quatre comparses (E.Kincey, R.Falls, O.Matthews & M.Best) nous livrent un album détonnant enrichi d'une musique baignée de soleil, à l'ombre des palmiers asséchés.Totalement autoproduit par Mexicalli Slim et enregistré au "J-2B & Intelligent Mixx Studio" sur le label "Poker Productions" formé pour cet évènement, on peut facilement parler de sortie locale, aux frontières de l'anonymat.Mexicalli Slim se charge donc des réalisations. Le résultat est plus que surprenant et allie les influences de la Bay, aux basses sud-californiennes. Bien que très inspiré de nombreux classiques du Funk, chaque track est rejouée et adaptée avec talent et audace. Les claviers sont lourds et le moog est grave, comme enroué d'une toux grasse et énervée. Les sirènes sont légères et le clap est appuyé. Alternant entre morceaux funky, et titres plus tranquilles, les compositions sont impeccables, sans fausses notes, agrémentées de piano et autres instruments subtiles comme la guitare électrique qui vient résonner elle aussi. Tout est calibré pour que l'écoute soit aisée, avec un schéma musical simple mais efficace, sans fioriture aucune. Outre un ou deux morceaux décevant, les productions sont donc efficaces et se revendiquent davantage du milieu des années 90 dans son inspiration, que du courant peu apprécié pour ma part, propre au nouveau millénaire.A l'instar des compositions, le flow des quatre protagonistes est excellent. Se relayant avec classe et élégance, les rimes s'ensuivent sans pour autant se ressembler. Chacun arbore un style fière et différent du précédent. Quand l'un se veut agressif et débite avec véhémence, l'autre est plus posé, prudent dans la phrase, calme dans les lyriques. Au final, l'alchimie des couplets est parfaite et s'impose donc sans y trouver à redire.Pour adoucir ce Gangsta Funk aiguisé, les chœurs sont également omniprésents tout au long de l'écoute, et sont a fortiori de grande qualité. C'est pourquoi J-2B & Kristian P.Davis, s'associent sans ce sens et y parviennent sans mal. Avec la reprise du classique "Dusted & Disgusted" de E-40, nul doute que ce Royal Flush surprend par bien des traits.Pour conclure, le seul et unique album des Nine-O-Nine Boyz, s'inscrit comme une petite boucherie, sans problèmes pour ma part. Davantage Mobb Funk, que véritable G-Funk, l'album est pourtant tout aussi bon, et saura ravir la plupart.

~ Sharingan Masta ~

Note : 17/20

Disponibilité : Très rare, avoisine les 200$.